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Challenge Cup – "On veut créer un programme d’échange avec les dirigeants de Clermont" : Marius Joubert se confie avant la demi-finale de l’ASM

  • Challenge Cup – L’ancien centre clermontois Marius Joubert espère tisse des liens avec le club auvergnat, en Afrique du Sud.
    Challenge Cup – L’ancien centre clermontois Marius Joubert espère tisse des liens avec le club auvergnat, en Afrique du Sud. Olivier Andrivon / IconSport
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À quelques jours de la demi-finale de Challenge Cup entre Clermont et les Sharks, Marius Joubert s’est confié sur ses souvenirs en jaune et bleu. Centre de l’ASM entre 2007 et 2011, l'ancien Springbok (44 ans ; 30 sélections) espère retrouver le club auvergnat dans des projets futurs.

Marius, quelle est votre vie quotidienne onze ans après l’arrêt de votre carrière professionnelle, aux Sharks ?

Je vis à Paarl, en Afrique du Sud, aux côtés de ma femme, Stephanie, et de mes trois enfants. Nous avons également une société de conteneurs qui nous prend pas mal de temps, on achète et on vend des conteneurs et cela marche pas mal. Il y a beaucoup de problèmes de sécurité sur les chantiers en Afrique du Sud et les conteneurs sont des vraies solutions pour garder les équipements et les matériaux.

Vous avez fini votre carrière aux Sharks de Durban en 2013, vous souvenez-vous de votre dernier match ?

Je m’en souviens très bien oui, c’était un match de Currie Cup, j’avais marqué deux essais ce jour-là mais je m’étais cassé la cheville. Cette blessure a mis fin à ma carrière, malheureusement ce n’était pas une fin de conte de fées, et cela a été très émouvant de dire au revoir à mes coéquipiers, au rugby en général et à tous les moments que j’avais vécus au cours de ma carrière. Chaque sportif de haut niveau veut finir tout en haut, mais cela a été bien différent pour moi. J’avais trente-quatre ans à ce moment-là, et c’était vraiment dur d’arrêter pour me lancer dans une nouvelle vie.

Vous êtes l’un des rares joueurs à avoir joué pour les Sharks et Clermont. Quel est votre regard sur la demi-finale de Challenge Cup entre les deux clubs ?

Les deux équipes ont des saisons similaires. Elles ont toutes les deux changé d’entraîneur récemment et ont eu du mal à dominer dans leurs championnats respectifs, mais elles arrivent en demi-finale avec une confiance maximale au vu de leurs dernières performances. Clermont a notamment livré un gros match face au Stade français et les Sharks restent sur plusieurs victoires de rang, donc cette affiche promet beaucoup !

Quel secteur sera décisif lors de cette rencontre ?

La conquête. Les matchs de phase finale se jouent très souvent sur la domination du paquet d’avants. Les Sharks ont un pack énorme, mais si Clermont arrive à résister tout en étant performant en conquête ils iront en finale. Car derrière, ils ont des joueurs comme George Moala ou Alivereti Raka qui font tellement de différences. J’espère vraiment que Clermont entrera dans cette rencontre avec une faim énorme de ramener un trophée cette saison. Cela risque d’être très compliqué pour le Top 14 donc ils devront tout mettre en Challenge Cup.

En 2007, vous arrivez à Clermont en provenance des Stormers et avec le statut de Springbok. Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre l’Auvergne ?

À cette époque, je n’avais pas été retenu dans l’équipe sud-africaine qui allait remporter la Coupe du monde en France. Je sentais que c’était le moment de partir, Vern Cotter et Jean-Marc Lhermet m’ont contacté à ce moment-là. J’ai été approché en même temps que John Smit, le capitaine des champions du monde, et je pensais que ce changement de vie serait extrêmement bénéfique pour moi, surtout dans un club historique comme Clermont. À côté de Cotter, Joe Schmidt était l’entraîneur des arrières donc cela pèse aussi. Au niveau des joueurs, j’arrivais au sein d’une équipe bardée de sélections avec Rougerie, Ledesma, Bonnaire… C’était très difficile de dire non et j’étais très heureux d’être approché par l’ASM !

Marius Joubert, lors de sa première saison à Clermont, face à Bourgoin.
Marius Joubert, lors de sa première saison à Clermont, face à Bourgoin. Jean Gervais / Icon Sport

Comment vous êtes-vous adapté à ce changement radical ?

Ce n’était pas dur, les joueurs et le staff étaint très accueillants et professionnels. J’étais habitué à avoir des entraîneurs aussi durs que Vern, et tout était plus simple parce qu’on commençait à beaucoup gagner. J’ai été élu homme du match face au Munster en coupe d’Europe, donc cela m’a beaucoup aidé en termes de confiance. J’étais également à l’aise en jouant premier ou deuxième centre, en fonction du positionnement d’Aurélien Rougerie. C’était une formidable expérience, j’ai vraiment adoré mon passage à Clermont.

Quels sont vos meilleurs souvenirs à Clermont ?

L’année 2010. Mon premier fils est né cette année-là et on a enfin soulevé le bouclier de Brennus ! On avait tellement perdu avant que c’était un soulagement immense, et je me sens privilégié d’avir pu jouer dans cette magnifique équipe.

Quelle est votre meilleure anecdote ?

Après une défaite à La Rochelle, en 2010, Vern nous avait incendiés dans les vestiaires. Il nous avait hurlés dessus très fort et nous avait donné rendez-vous au centre d’entraînement le dimanche matin à 8 heures. On avait tous un peu peur et on s’attendait à faire beaucoup de physique et de contacts rudes, mais quand on est arrivé au petit matin, notre vestiaire était rempli de bières ! Tout le monde a partagé un excellent moment et je pense qu’on en avait besoin en termes de cohésion et d’état d’esprit, Vern l’avait bien compris. Mais c’était une belle surprise !

La défaite face à La Rochelle en 2010 reste chargée en souvenirs pour Marius Joubert.
La défaite face à La Rochelle en 2010 reste chargée en souvenirs pour Marius Joubert. Romain Perrocheau / Icon Sport

Avez-vous gardé contact avec vos anciens coéquipiers clermontois ?

Bien sûr et je regarde encore tous les matchs. J’aimerais voir le club un peu plus haut, mais je crois qu’ils ont prévu de grandes choses pour le futur, et j’ai hâte de les regarder face aux Sharks, samedi. On a un groupe Whatsapp avec les anciens de 2009-2010 où on se parle beaucoup. J’ai gardé des relations proches avec Brock James et Aurélien Rougerie, et récemment j’ai rencontré Didier Retière et Jean-Claude Pats, le président de l’ASM. Nous avons l’ambition de créer un programme d'échanges et de tisser des liens entre Clermont et l’Afrique du Sud, notamment pour les jeunes joueurs.

Vous avez joué avec plusieurs clubs sud-africains (Stormers, Cheetahs, Sharks), lequel a une place particulière dans votre coeur ?

Les Stormers. J’ai joué plus de cinquante matchs en Super Rugby avec eux, j’ai été Springbok durant mon passage là-bas, on avait une communauté de supporters incroyable… Les Stormers et Clermont sont mes deux clubs favoris.

Voudriez-vous revenir à Clermont ?

Oui ! On a envie de faire des choses avec les dirigeants comme je l’ai dit, donc on verra. Peut-être que mes fils porteront eux aussi le maillot jaune et bleu dans quelques années (rires).

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